Les OGE pluripartites sont formés d’un mélange de membres nommés par les partis politiques. Le cadre légal peut permettre à tous les partis engagés dans une élection d’être représentés dans l’OGE, ou la représentation peut être restreinte à un certain seuil (limitée, par exemple, aux partis représentés à l’assemblée législative ou à ceux disposant de plus qu’une proportion spécifiée de députés à l’assemblée législative). Au Venezuela, au milieu des années 1990, les grands partis avaient chacun leur propre représentant, alors que les plus petits partis de gauche et de droite étaient représentés collectivement.
Un système de nomination basé sur les partis politiques implique souvent que les membres de l’OGE servent celui-ci en tant que représentants ou agents d’un parti politique qui, tout en gérant impartialement des processus électoraux, veillent aux intérêts de leur parti. Si chaque membre individuel est perçu de l’extérieur comme partisan, chacun garantit également que les autres ne tirent pas d’avantages partisans de l’OGE, qui peut donc être quand même perçu comme impartial. Les membres issus de partis politiques ont souvent un mandat de durée déterminée et ne peuvent être renvoyés que pour un motif valable, comme un manquement à leurs devoirs ou leur retrait par l’autorité qui les avait nommés. Permettre aux partis de remplacer leurs représentants à leur discrétion risque de perturber considérablement le travail de l’OGE.
Dans certains pays, les personnes nommées à l’OGE par les partis sont des personnages éminents qui doivent se conformer à des normes élevées d’impartialité et de professionnalisme, et qui n’agissent donc pas comme des représentants de partis au sein de l’OGE, bien que dans certains cas, il ne soit pas facile même pour ces personnages éminents de demeurer totalement impartiaux.
Beaucoup de pays, surtout ceux qui ont vécu une transition difficile d’un régime autoritaire à une démocratie pluripartite, ont opté pour un OGE pluripartite ou partisan. Dans de tels cas, les fonctionnaires sont souvent largement discrédités comme concepteurs de politiques électorales à cause de leur passé comme agents d’un parti autoritaire ou d’un régime militaire. En outre, le combat contre l’autoritarisme a pu polariser la société à un point tel qu’il est difficile de trouver des personnages publics largement considérés comme indépendants pour servir au sein de l’OGE dans le cadre d’une élection de transition. Beaucoup de pays d’Europe centrale et de l’Est ont choisi d’établir un OGE pluripartite pendant leur transition.
Selon beaucoup d’analystes électoraux, la présence de représentants de partis politiques dans l’OGE favorise le consensus parmi les participants électoraux et contribue à une plus grande transparence, augmentant ainsi la confiance dans le processus électoral. Les électeurs peuvent se sentir plus motivés à participer aux élections si leurs chefs de parti jouent un rôle actif dans le processus électoral, en particulier par le biais de l’OGE.
En revanche, un OGE basé sur les partis politiques peut entraver ou bloquer le processus décisionnel, surtout dans des situations où les intérêts cruciaux des partis sont en jeu. La présence de politiciens dans l’OGE peut compromettre la confidentialité de questions telles que la sécurité du matériel de vote. Les OGE pluripartites ont aussi tendance à susciter le mécontentement, surtout parmi les partis minoritaires exclus de l’OGE parce qu’ils ne sont pas représentés à l’assemblée législative ou qu’ils n’ont pas participé à la négociation qui a mené à la nomination initiale des membres de l’OGE.