Le deuxième volet de la responsabilité de performance est la responsabilité externe, par exemple les comptes que les OGE doivent rendre au pouvoir législatif ou exécutif. La responsabilité de performance externe favorise la transparence de l’OGE et, par conséquent, la confiance dans les processus électoraux, en exigeant que l’OGE fasse régulièrement et publiquement rapport sur ses activités.
La nature de ce mécanisme de responsabilité dépend de la tradition juridique et administrative du pays, et du modèle de l’OGE. Certains pays exigent que les OGE produisent des rapports de performance et des rapports financiers sur une base annuelle, alors que d’autres ont des exigences plus limitées. Dans des pays tels que le Cambodge, le Ghana, la Géorgie, le Lesotho, la Namibie et la Russie, les OGE soumettent directement leurs rapports au pouvoir législatif. Aux îles Fidji et en Zambie, les rapports sont soumis au président. Dans le cas de la Zambie, le président est tenu de déposer le rapport de l’OGE à l’assemblée législative dans les sept jours suivant sa réception.
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Au Sénégal, le volet surveillance électorale et le volet gestion électorale de l’OGE (qui est de modèle mixte) sont tous deux soumis à des exigences limitées : les responsables de la surveillance font rapport au président sur chaque processus électoral, alors que les responsables de la gestion font rapport au ministère de l’Intérieur.
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Dans certains pays (p. ex. Bosnie-Herzégovine, Lesotho, Namibie, Afrique du Sud et Zambie), les OGE doivent présenter chaque année des rapports de performance ainsi que des états financiers vérifiés.
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L’OGE de l’Afrique du Sud est soumis à un ensemble rigoureux de mesures de contrôle. La loi électorale exige que l’OGE soumette des rapports d’activité (y compris des états financiers vérifiés) au pouvoir législatif, à la fois sur une base annuelle et après chaque scrutin majeur. L’OGE est aussi tenu de présenter des rapports accessibles au public sur ses préparatifs pour les élections à venir. En outre, le président peut lui demander des rapports écrits sur des questions électorales spécifiques.
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Aux États-Unis, les OGE locaux sont responsables devant leurs communautés, les fonctionnaires de l’État et les tribunaux.
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Dans certains pays (p. ex. Costa Rica, Nigeria, Uruguay et Yémen), les OGE n’ont à répondre à aucune exigence formelle en matière de responsabilité. Au Costa Rica et au Nigeria, des comités législatifs travaillant sur des questions électorales pourraient servir de mécanisme de contrôle pour les activités de l’OGE. L’OGE d’Uruguay doit rendre des comptes par le biais de la vérification externe de ses états financiers, mais n’est pas autrement responsable.
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En Palestine, l’OGE n’est pas légalement tenu de rendre des comptes à quelque branche du gouvernement que ce soit, mais il a publié des rapports après des scrutins majeurs qui ont été diffusés simultanément auprès de la branche exécutive du gouvernement, le pouvoir législatif, les partis politiques et le public en général.
En règle générale, les rapports de performance des OGE sont à la fois descriptifs et analytiques et mettent en relief les défis de gestion, notamment les questions de financement et les modifications législatives susceptibles de rehausser l’efficacité de l’OGE. Comme ces rapports sont destinés au pouvoir législatif et peuvent influencer les décisions de ce dernier, il est important qu’ils soient aussi complets et clairs que possible, de façon à attirer l’attention des législateurs, surtout sur des questions de financement et de réforme législative.
Les rapports de l’OGE peuvent aussi être activement distribués aux autres parties prenantes : partis politiques, ministères, donateurs, organismes de la société civile, universités et autres établissements d’enseignement, entreprises, membres du public. Ils peuvent être rendus largement accessibles en format papier peu coûteux, ou en version électronique sur CD-ROM ou sur le site Web de l’OGE.
L’OGE peut aussi distribuer ses rapports annuels et ses publications connexes aux organismes régionaux et internationaux engagés dans le domaine de l’assistance électorale, comme les Nations Unies, l’OSCE, l’Union africaine, l’OEA, etc. Cette information peut attirer l’attention sur le pays de l’OGE et sur l’aide dont il aurait besoin dans le domaine des élections et de la démocratie.
L’OGE peut promouvoir la responsabilité de performance en consultant régulièrement ses parties prenantes, surtout les partis politiques. Non seulement ces consultations font-elles connaître les activités de l’OGE, mais elles permettent aussi aux parties prenantes de donner directement leur avis sur la performance de l’OGE en général ou sur des questions spécifiques, et de suggérer des améliorations. Un dialogue authentique et ouvert peut renforcer la confiance des parties prenantes dans le processus électoral, ainsi que dans l’indépendance, la transparence et la réceptivité de l’OGE. Ces consultations peuvent être officielles ou non officielles, et régulières ou commandées par des événements.
En Afrique du Sud, la loi oblige l’OGE à établir des comités la liaison avec les partis politiques à tous les paliers de gouvernement, du niveau national au niveau local. Des arrangements tels que ceux du Mexique, où la loi électorale accorde aux partis politiques et aux blocs législatifs le statut de membres non votants au sein de l’OGE, visent un but semblable. Plusieurs autres pays ont des structures consultatives bien que celles-ci ne soient pas légalement obligatoires.