Il arrive souvent que les démocraties émergentes ne réussissent pas à financer les processus électoraux majeurs de manière adéquate et rapide. Quand les processus de dépenses et la gestion des liquidités de l’OGE sont sous le contrôle d’un ministère public et soumises aux règles et procédures du gouvernement, il peut y avoir des retards dans des déboursements importants. Pour les OGE de modèle gouvernemental et pour l’organe de mise en œuvre dans l’OGE de modèle mixte, cela peut être fait par le ministère de tutelle de l’OGE. Pour d’autres OGE sans autonomie financière, cela peut être fait par le ministère des Finances.
Des retards dans les déboursements destinés aux OGE peuvent créer des problèmes administratifs majeurs. Si des fonds destinés à l’OGE sont versés en retard, des décisions vitales peuvent être retardées, ou l’OGE peut manquer de temps pour utiliser des processus de soumission hautement équitables ou organiser la fourniture d’équipements électoraux de qualité acceptable. Des retards dans le paiement des fournisseurs peuvent causer des interruptions de livraison dans un environnement électoral soumis à des échéances serrées. Des retards dans le paiement du personnel, comme cela s’est passé au Cameroun, peuvent aussi menacer les processus électoraux. Il peut être à l’avantage à la fois de l’OGE et du gouvernement de conclure un protocole d’entente régissant les modalités de déboursement des fonds.
Confier à un ministère le contrôle des paiements de l’OGE peut donner à penser que les activités de l’OGE sont contrôlées par le gouvernement. Même quand un OGE est constitutionnellement indépendant du gouvernement, le fait de le lier au système de paiement du gouvernement peut limiter son autonomie.
Donner aux OGE le contrôle de leurs propres procédures et systèmes de paiements rehausse leur image d’indépendance par rapport au gouvernement et peut mener à des processus de paiement plus rapides. Cela donne également à l’OGE une charge de travail supplémentaire et un fardeau de contrôle considérablement plus lourd, car l’OGE doit alors garantir que tous les paiements sont faits correctement, à temps et avec les plus hauts niveaux de probité. Avant d’assigner le contrôle des paiements à un OGE, il faut avoir la certitude que celui-ci a assez de ressources, de compétences et de systèmes de contrôle en place pour être à même d’effectuer ses propres paiements. De solides systèmes de reddition de comptes sont essentiels (à l’intérieur, au moyen d’un audit interne; et à l’extérieur, au moyen d’une vérification externe et de rapports aux parties prenantes telles qu’un comité de l’assemblée législative).