Avant d'envoyer les interviewers sur le terrain, il est primordial de leur fournir de la formation et d'être en mesure de les diriger.
Interviewers
Lorsque c'est possible, on ne devrait sélectionner que des interviewers qualifiés et expérimentés. La formation est extrêmement importante. Si on n'utilise pas des interviewers professionnels, on doit revoir de manière approfondie le processus de sélection des personnes à interviewer dans les foyers et domiciles. On devrait aussi revoir avec eux le questionnaire; la façon dont on veut qu'ils lisent les questions et quels mots ils doivent accentuer. Il faut souligner l'importance de ne pas inciter les personnes de façon inappropriée ni de leur donner son opinion explicitement ou implicitement par son habillement, l'expression faciale ou le langage corporel. Même les interviewers expérimentés doivent recevoir une formation quant aux nouveaux questionnaires.
Il est tentant d'embaucher des étudiants universitaires en tant qu'interviewers, étant donné qu'ils travaillent souvent à salaire minime. Attention! Les étudiants qui s'intéressent aux sondages sociopolitiques prennent souvent part à des activités politiques et auraient peut-être tendance à émettre leurs préférences politiques aux personnes interviewées de façon implicite ou explicite.
Tel que mentionné auparavant, on doit s'assurer que les interviewers soient du même milieu que les personnes interviewées. Parfois, on peut cependant préférer suivre une approche différente.
Travail sur le terrain
Le travail sur le terrain devrait être effectué sous la surveillance de superviseurs. La plupart des entreprises reconnues effectueront des rappels à au moins 10 % à 15 % des foyers interviewés, trouveront la personne interviewée afin de confirmer qu'elle a véritablement été interviewée, et vont revoir quelques questions afin de vérifier que les réponses notées sont réellement les siennes.
Encore plus important est le fait que les interviewers connaissent ces procédures et qu'ils sachent que leur salaire dépend des résultats des rappels. Malheureusement, plusieurs chercheurs exaspérés ont appris que leurs interviewers remplissaient le questionnaire avec des réponses, adresses et noms fictifs. Les rappels peuvent être faits par téléphone si le service téléphonique est largement disponible. Autrement, il est préférable de les faire en personne et avant que l'équipe d'interviewers ne quitte la région.
Les superviseurs du travail sur le terrain devraient aussi vérifier chaque questionnaire avant que l'équipe ne quitte la région, afin de s'assurer que tout a été rempli complètement et correctement, et sinon, envoyer l'interviewer à nouveau pour obtenir les renseignements nécessaires.
Réception de données
Il est possible que l'on doive saisir les réponses au questionnaire dans un ordinateur. Il existe plusieurs logiciels statistiques qui permettent une entrée de données accessible et qui peuvent aussi lire et manipuler ces données une fois qu'elles sont entrées.
Souvent, les entreprises de travail sur le terrain vont saisir les données et vont même rédiger un rapport technique. De toute façon, on doit demander une disquette sur laquelle se retrouvent les données, préférablement dans un format compatible avec le logiciel utilisé. On peut désirer faire sa propre analyse des données, ou si l'on n'a pas d'expérience avec les statistiques, on peut trouver quelqu'un qui le fera pour nous. De toute manière, il est important d'avoir la liberté de surveiller et d'évaluer ce qui nous est donné. De plus, on souhaitera probablement obtenir un plus grand nombre de manipulations de données, de compilations et de corrélations qu'une firme de sondages ne fournirait dans un rapport technique.
Temps requis
Il faut être avisé que, pour effectuer un bon travail, le temps nécessaire du moment de la conception du projet à l'analyse de données et à la rédaction de rapports, risque d'être très long. Même lorsqu'on doit absolument se rendre sur le terrain pour observer la réaction du public à un événement d'actualité, il est difficile d'imaginer accomplir un bon travail en moins de six semaines.
Les entrevues personnelles dans un échantillon national peuvent prendre plusieurs semaines, même lorsqu'elles sont effectuées par les entreprises les plus expérimentées. Des projets de plus grande envergure, tels que l'évaluation d'un modèle quelconque de la participation des électeurs, prennent habituellement plusieurs mois ou même une année si des universitaires pointilleux s'en mêlent.
Coûts
Les coûts de projets incluent les coûts administratifs, ceux d'entrée de données et les frais généraux. La majorité de ces coûts sont réservés au travail sur le terrain et comprennent les coûts pour le transport, l'hébergement et la main-d'oeuvre des interviewers et superviseurs. Ces derniers sont recrutés selon le nombre d'entrevues à effectuer, le nombre d'appels téléphoniques ou le nombre de visites à domicile requis pour effectuer les entrevues, le nombre de régions éloignées à visiter et la durée de chaque entrevue. Par conséquent, la grandeur de l'échantillon, les sous-groupes, les entrevues et le fait d'utiliser la probabilité ou un échantillon par contingents sont tous des facteurs importants à la fois méthodologiquement et financièrement.
Vu les coûts reliés au fait d'effectuer ses propres sondages, il peut être préférable d'acheter de l'espace pour une, deux ou parfois même une douzaine de questions sur un sondage périodique de recherche de marché. Les entreprises de recherche de marché ont tendance à effectuer des sondages régulièrement, et puisqu'un bon nombre de leurs clients y incluent des questions, les coûts sont partagés. Les coûts peuvent souvent être calculés à la question même, parfois avec un forfait initial. Plusieurs organismes choisissent d'insérer leurs questions dans des sondages continus. Cela est très efficace lorsque l'on souhaite n'accorder que quelques questions à un échantillon représentatif, telles que la vérification du niveau actuel d'intérêt aux prochaines élections ou du niveau actuel d'inscription des électeurs. De plus, la fréquence de tels sondages permet de vérifier ces questions de façon plus régulière et de les surveiller dans le temps.
Une fois que l'on commence à poser des questions telles que « Pourquoi les gens ne sont-ils pas intéressés? » ou « Pourquoi ne sont-ils pas encore inscrits? », on doit poser plusieurs autres questions, ce qui augmente les coûts considérablement. De plus, il se peut qu'on veuille que les personnes qui répondent au questionnaire se concentrent sur les questions du vote, des élections et de la démocratie de sorte qu'elles réfléchissent davantage en répondant aux questions. Avec un sondage continu, on risque de n'avoir aucun contrôle du fait que les personnes répondent à une question sur la compétitivité relative aux élections immédiatement après avoir répondu à une question sur les achats mensuels d'huile à moteur. Finalement, à cause des coûts et de l'intérêt des clients, les sondages continus risquent de ne pas être distribués dans les régions rurales ou plus pauvres.