Visitez un marché dans un pays où il y a des touristes. Les gens de la place ont pris les arts et l'artisanat qu'ils travaillent habituellement pour leur propre plaisir, pour célébrer une fête et pour leur propre usage et ils en ont fabriqué des versions pour consommation plus générale.
Qu'il s'agissent de totems, de tissus ou de vêtements, de paniers, de poterie, d'articles de fonderie artisanale et de bijoux, de sculptures ou de peintures, l'artisanat définit l'identité des collectivités et des pays. La façon dont les articles d'artisanat sont dominés par des produits importés fait l'objet de débats chauds et continus; on a peur que le savoir-faire des anciens ne se perde et on a la nostalgie du temps où l'artisanat se pratiquait dans le cadre d'une vie communale qui disparaît ou qu'on perçoit comme moribonde.
Dans les grands pays comme les États-Unis et l'Inde, le tourisme interne constitue un marché qui justifie une production supplémentaire; pour les marchés plus petits, il y a toujours le commerce international. De fait, les marchés du monde ont toujours accueilli des produits d'une variété de sources.
Ces objets d'artisanat peuvent servir dans les programmes d'éducation comme un rappel constant de dates et d'événements importants, de motivation et pour déclencher l'action.
Un des exemples les plus intéressants et les plus répandus est l'utilisation de tissus imprimés, pour faire la promotion de partis politiques, des candidats et même de l'élection. Les gens, surtout les femmes, deviennent des affiches ambulantes pour appuyer une cause ou un candidat. Mais l'Afrique n'est pas le seul pays qui a une culture populaire à utiliser des vêtements pour livrer des messages éducationnels.
Le T-shirt omniprésent a fait son chemin partout dans le monde. Parce qu'on peut imprimer à bon marché sur des tissus au moyen de pochoirs, de sérigraphies ou d'autres méthodes d'impression plus avancées, c'est une façon de répandre auprès de l'électorat des messages d'éducation qui s'autofinancent.
Il y a d'autres options que les vêtements. Dans certaines sociétés, les posters politiques sont devenus une forme d'art que l'on étale et collectionne autant pour la décoration que pour leurs messages (voir poster - bosnia herzegovina - climate creation). Ici encore, les méthodes d'impression et la sérigraphie permettent une reproduction rapide et peu coûteuse.
Dans tous ces articles d'artisanat, le mariage entre le traditionnel et le moderne ajoute du piquant à la communication et raffermit la position des élections dans la culture d'une localité ou d'un pays.
On inventera certainement d'autres articles d'artisanat pour les campagnes politiques. Les plus évidents sont les souvenirs; certains ont plus de succès que d'autres mais tous sont conçus pour être utiles et disponibles : clean campaigning consiste en un paquet de mouchoirs en papier qui encourage une campagne électorale propre; postcards est une carte postale; beer coasters présente des sous-verres ou des napperons et bookmarks, une collection de signets.
Malheureusement, il est beaucoup plus facile de collectionner et d'apprécier des imprimés, des choses qui se plient et s'expédient par la poste, des livres et des publications qu'on peut conserver dans les bibliothèques et les archives.
On ne peut collectionner ou reconnaître aussi facilement des vêtements, des bannières tissées, des estampes ou des peintures artisanales (voir "vex_a007"), des sculptures en bois et des autobus ou taxis décorés de slogans électoraux qui communiquent la signification et les aspirations des populations locales.
Parce que ces objets communiquent directement avec le peuple ou parce qu'ils ont une valeur marchande qui leur permette de s'autofinancer, ils s'avèrent utiles pour pénétrer les milieux où le message d'éducation des électeurs sera beaucoup plus important et accepté.