Incidences de la législation nationale sur le rôle des organismes électoraux
Les élections ont lieu dans un contexte législatif pouvant favoriser ou inhiber les buts de l'éducation de l'électorat. Les organismes électoraux voudront donc vérifier non seulement leur propre législation électorale, mais aussi d'autres lois qui pourraient conditionner leur habilité d'informer et d'éduquer les électeurs et d'accroître la participation électorale. Il est important de comprendre qu'un organisme électoral devra normalement compter sur le gouvernement élu (ou dans le cas d'une société en transition, sur l'autorité statutaire) pour préparer et faire adopter la législation appropriée.
Contrairement à la plupart des lois, la législation régissant la conduite des élections, les systèmes électoraux, la liberté d'information et d'association, les contributions et les activités politiques, peut être manipulée pour bénéficier au parti ou au régime en place. Ceci peut avoir des implications non seulement pour l'administration générale des élections, mais aussi dans l'efficacité des campagnes qui encouragent la participation au vote et l'implication des citoyens dans le processus électoral.
À la première occasion, les organismes électoraux devraient tâcher de réduire l'influence politique sur toute législation électorale. Ils peuvent viser l'enchâssement de certaines procédures électorales dans la Constitution ou promouvoir le recours à des votes majoritaires de la législature, l'étude en comités parlementaires ou des consultations populaires visant les modifications législatives.
Loi électorale à l'appui de l'éducation de l'électorat
Au-delà de tout ceci, il y a deux considérations importantes dans la législation électorale.
1. Les tâches d'information et d'éducation de l'électorat seront plus faciles si la législation et les règlements sont simplifiés et encouragent la participation générale. En particulier, la manière permise par la loi de marquer un bulletin de vote et la définition d'un bulletin gâté peuvent être restrictives (et donc punitives) ou ouvertes. Les bureaux de vote peuvent être rendus psychologiquement et physiquement plus accessibles par leur nombre et leur localisation, la qualité et la formation des préposés, les heures de vote, les services offerts aux bureaux de vote et la facilité de l'inscription.
Généralement, on présume que ceux qui préparent la loi électorale sont en faveur de la plus grande accessibilité aux bureaux de vote. Historiquement, par contre, ce ne fut pas toujours le cas. Bien qu'il puisse être nécessaire pour des groupes d'intérêt public de s'engager dans la mobilisation et l'éducation de l'électorat pour changer le système, il est plus efficace de développer une législation qui est en elle-même démocratique.
2. L'éducation n'est pas une activité neutre. Il peut y avoir des craintes que de donner carte blanche à toutes sortes de groupes de la société pour faire l'éducation pourrait mener à une propagande anti-gouvernementale, une information favorisant un parti en particulier ou tout simplement de l'information erronée. La législation peut alors être restrictive dans la détermination de qui peut fournir de l'éducation et de l'information à l'électorat. En fait, la plupart des lois électorales existantes accordent peu d'attention à l'éducation de l'électorat. Bien que cela puisse vouloir dire que les organismes électoraux ont une certaine discrétion quant au recours à des organismes ou individus indépendants, les autorités nouvellement mises en place trouvent souvent difficile d'exercer cette prérogative au sein de sociétés où la demande pour l'éducation est grande mais les ressources limitées.
Il y a toujours des ressources pouvant être maximisées si la loi a défini l'éducation de l'électorat dans un sens large ou, du moins, si elle a donné aux organismes électoraux le pouvoir de faire appel à d'autres organisations nationales ou internationales.
La loi électorale devrait traiter de l'éducation de l'électorat
Pour ces raisons, les autorités électorales et d'autres organismes intéressés aux élections voudront prêter une attention particulière au programme législatif et aux lois individuelles qui peuvent promouvoir ou restreindre la démocratie et les élections libres et équitables. Ils voudront en particulier s'assurer que les fonctions de l'éducation de l'électorat sont clairement définies pour établir le mandat nécessaire et prévoir le financement requis.