La participation étrangère à la tenue d'une élection peut prendre différentes formes :
- elle peut faire suite à une demande du gouvernement hôte lorsque le bassin de connaissances sur le plan financier ou en matière opérationnelle est insuffisant pour tenir une élection dont la qualité sera acceptable;
- elle peut prendre la forme d'une élection imposée par des membres de la communauté internationale afin de résoudre un conflit national (comme au Cambodge en 1992) ou international (par exemple, la création des États de la Croatie et de la Bosnie qui a fait suite au démantèlement de la République de Yougoslavie en 1995, 1996 et 1997).
Contexte politique
Lors de la préparation d'une élection découlant de la participation étrangère, on doit prendre en considération certains facteurs variables selon le contexte :
Une surveillance internationale plus serrée, qui mettra vraisemblablement l'accent sur l'activité électorale.
Le mandat des organismes internationaux: ce mandat, qu'il porte sur la conduite, le soutien ou l'observation du processus électoral, doit être clairement défini. Le fait qu'un organisme international soit appelé à jouer un rôle sur le plan de l'organisation, de la surveillance, de la consultation ou de l'observation détermine comment et où se prennent les décisions et a une influence sur les attitudes et la volonté de coopération des administrateurs locaux et du personnel de scrutin. Les rôles, les structures de rapports et les voies hiérarchiques des divers organismes internationaux et locaux doivent être clairs pour l'ensemble des participants, tout comme le contrôle des décisions en matière de financement. Il est généralement souhaitable que les autorités locales conservent la direction des opérations et que l'aide internationale serve à mettre en place des systèmes durables et à surveiller leur mise en oeuvre.
La structure de l'aide internationale: on doit définir la provenance de cette aide, la façon dont elle est octroyée et quelles sont les valeurs de société qu'on cherche à transposer dans le pays hôte.
La création de l'attente, dans l'esprit des électeurs, d'un haut degré de liberté et d'équité dans la gestion de l'élection, en raison de la participation d'organismes internationaux. Dans beaucoup de pays, il peut être impossible de répondre aux attentes de tous les intervenants à ce chapitre, ce qui peut entraîner d'autres problèmes une fois l'élection passée. Une attention particulière est nécessaire lorsque des organismes internationaux ont un rôle à jouer dans la gestion d'une élection, que ce soit en ce qui concerne l'organisation ou la supervision des processus électoraux, et qu'ils doivent se prononcer sur le caractère libre et équitable de ces mêmes processus.
Élection imposée par la communauté internationale
Lorsqu'une élection est imposée par la communauté internationale, en particulier après un grave conflit, il faut tenir compte d'autres facteurs contextuels :
- une polarisation extrême, qui oppose souvent les anciens groupes dirigeants et les électeurs ou les institutions qui jouissent maintenant du droit de vote et qui cherchent à accroître le niveau de liberté et l'équité des élections (les organismes gouvernementaux existants peuvent alors opposer une résistance active ou passive à la mise en place d'un cadre électoral équitable);
- des risques accrus pour la sécurité des personnes et l'intégrité du vote qui peuvent nécessiter de grandes précautions;
- l'imposition d'un nouveau système de vote ou l'élargissement du droit de vote qui exige une concentration des ressources sur les campagnes d'information;
- un bassin de ressources insuffisant pour assurer la bonne marche du vote, que ce soit par négligence ou à la suite d'une détérioration du contexte.
Ces problèmes peuvent ne pas survenir, mais il faut reconnaître qu'ils sont possibles et les analyser.