Périodes critiques
Les besoins en matière de transport sont concentrés dans trois périodes distinctes : 
- la livraison du matériel et de l'équipement par les fabricants aux lieux d'entreposage, où ils seront emballés avant d'être envoyés aux bureaux de vote;
 
- la livraison du matériel et de l'équipement et le transport du personnel vers les bureaux de vote;
 
- le retour du matériel et de l'équipement et du personnel des bureaux de vote.
 
Évaluation de l'infrastructure de transport
On doit évaluer attentivement l'infrastructure de transport pour s'assurer qu'elle peut répondre aux besoins en période de pointe. On doit notamment analyser les points suivants : 
- les destinations qui peuvent être atteintes par des routes carrossables en tout temps et les charges maximales permises sur ces mêmes routes;
 
- s'il n'y a pas de routes ou si elles sont impraticables, l'accès au transport par chemin de fer, par avion ou par hélicoptère;
 
- la disponibilité de véhicules privés ou appartenant à des gouvernements étrangers ou aux forces de sécurité, leur capacité de charge et leur fiabilité;
 
- l'accès à des installations sûres pour l'entreposage du matériel de vote avant et après le jour du scrutin;
 
- si le matériel provient de l'étranger, les horaires de transport international ou d'expédition, les formalités douanières et, dans le cas du transport maritime, les installations portuaires;
 
- les moyens de transport d'urgence pour le réapprovisionnement des régions lorsque les fournitures sont insuffisantes ou ont été acheminées au mauvais endroit.
 
Effets sur les décisions d'approvisionnement 
Le rayon d'action et l'état de l'infrastructure de transport déterminent dans une large mesure ce que l'on considère comme des échéanciers et des coûts raisonnables sur le plan logistique (il va de soi que le transport aérien entraîne des coûts plus élevés). Ces considérations permettent aussi de déterminer si des mesures de sécurité additionnelles sont nécessaires. Si l'infrastructure de transport est insuffisante ou peu sécuritaire, on doit prévoir plus de temps pour les déplacements, ce qui a des conséquences sur toutes les fonctions tributaires de la livraison du matériel. Les pratiques modernes de livraison « juste-à-temps » ne peuvent s'appliquer dans ce contexte, d'où un besoin accru d'entrepôts sûrs ou le recours à un plus grand nombre d'entrepôts situés dans la région. 
Avant de prendre la décision de s'approvisionner à partir d'endroits où les services de transport sont déficients, il importe de tenir compte des perspectives de livraison. Les avantages sur le plan de la qualité, du prix ou des délais de production peuvent s'avérer illusoires si les lacunes de l'infrastructure de transport rendent les dates de livraison incertaines. 
L'infrastructure en place permet aussi d'établir s'il est possible de desservir certains bureaux de vote. Par ailleurs, si les conditions routières sont mauvaises, c'est l'accès des électeurs qui doit guider les décisions sur les lieux de l'établissement des bureaux de vote, même en tenant compte du coût plus élevé du transport aérien.
Investissement dans les transports en vue de la tenue d'une élection
Investir dans le réseau de transport simplement parce qu'une élection se prépare est une décision difficile à justifier. Il est habituellement plus rentable d'employer l'infrastructure et les véhicules en place. Cependant, la fourniture de matériel de transport dans le cadre d'un programme international peut représenter une solution durable dans certains pays en voie de développement surtout si d'autres retombées sont attendues. On doit mettre en place des contrôles suffisants pour s'assurer que le matériel acquis pendant la période électorale servira des usages publics ou d'autres usages autorisés après l'élection. En raison de l'activité intense qui caractérise la période électorale, on peut avoir de la difficulté à maintenir ces contrôles lorsque des volumes importants de matériel de transport sont en cause. 
Formes spéciales de vote
Certaines formes spéciales de vote nécessitent une analyse plus poussée de l'infrastructure de transport. Si on prévoit recourir à des bureaux de vote itinérants (voir Autres formes spéciales de vote), en particulier dans les régions éloignées (voir Régions éloignées), on doit d'abord faire une évaluation du réseau routier. En l'absence de routes carrossables en tout temps ou de véhicules appropriés pour les routes en mauvais état, on doit tenir compte des possibilités de transport aérien (vols réguliers ou nolisés) et d'atterrissage, ou encore de l'accès par voie d'eau. Les coûts élevés des routes carrossables, ou leur absence, peuvent justifier une remise en question de l'utilisation des bureaux de vote itinérants. 
Pour ce qui est du vote à l'étranger (voir Vote à l'extérieur du pays), il est indispensable que le matériel de vote soit acheminé rapidement dans les bureaux pour être remis aux électeurs, et que les bulletins remplis soient retournés promptement dans le pays d'origine où ils doivent être vérifiés et dépouillés dans les délais prévus par la loi. Si on ne peut compter sur des services aériens réguliers et fiables, le vote à l'étranger est pratiquement impossible.